L’endroit a été investi en juin dernier par des membres des groupes d’auto-défense du Maïdan qui essayaient de maintenir une présence sur la place de l’Indépendance. Le nouveau maire, Vitali Klitschko, les a convaincus de quitter les lieux et de déménager ici.
Le lieu, délabré, a donc été réaménagé par et pour ses nouveaux occupants. A l’extérieur, des chaises, des tables, une cuisine dans une cabane en bois forment un espace de convivialité où l’on peut manger et boire le thé. Un peu plus loin, des tentes dans la cour abritent du matériel et des dons à destination du front. Des volontaires font le trajet au moins une fois par semaine, avec les risques que cela comporte.
Il est possible d’y croiser des soldats en permission, qui reviennent du combat ou bien se préparent à y retourner. Un dortoir est d’ailleurs prévu pour les accueillir : ils peuvent y dormir et y séjourner, et d’autres pièces sont en travaux afin d’augmenter la capacité d’accueil. Et avec la venue de l’hiver, bien sûr, l’urgence est à l’isolation des bâtiments. Yaroslav Salo, l’un des volontaires actifs sur ce lieu, explique que certains soldats ne sont pas capables de rentrer directement dans leur foyer. Alors, un soutien psychologique est assuré sur place.
A côté du dortoir, d’autres volontaires, essentiellement des femmes, travaillent à l’élaboration de filets de camouflage : certaines arrachent de vieux draps, d’autres tissent lesdits filets, tandis qu’une autre encore confectionne des tenues de camouflage pour les snipers.
Même si aujourd’hui les révolutionnaires n’occupent plus la place centrale de la ville, une partie importante d’entre eux continue d’œuvrer à l’indépendance de leur pays en proie à l’adversité : certains le font dans l’enceinte de l’ancienne forteresse.