Second jour de contestation. L'annonce de nouvelles taxes - dont une sur l'utilisation de WhatsApp, moyen de communication très répandu au Liban en raison précisément de sa gratuité - a été l'élément déclencheur d'un mouvement révélateur d'une profonde colère envers la classe politique libanaise. [Tripoli, 18/10/2019]
Un manifestant pose avec un pancarte sur laquelle on peut lire « Où sont les religieux ? Avec le peuple ou avec le gouvernement corrompu ? ». Derrière lui, le nom d'Allah érigé en un immense piédestal caractéristique de la place el-Nour. [Tripoli, 18/10/2019]
La grande prière du premier vendredi de ce soulèvement, a pu être effectuée sur la place el-Nour. [Tripoli, 18/10/2019]
La mobilisation est encore peu encadrée. Une poignée de jeunes manifestants brûlent des pneus et le contenu des bennes à ordures tout autour de la place et sur les grands axes de la ville. [Tripoli, 18/10/2019]
[Tripoli, 18/10/2019]
Scène de panique le 18 octobre 2019 au soir. L'ancien député de Tripoli Misbah el-Ahdab vient de faire irruption sur la place, pensant pouvoir s'exprimer au micro. La foule a refusé, l'a hué et a lancé quelques bouteilles en plastique. Ses gardes du corps ont répondu en tirant à balles réelles. L'armée est intervenue et a interpellé les deux hommes. [Tripoli, 18/10/2019]
Dès le troisième jour de mobilisation, des tentes ont été installées au centre du rond-point. [Tripoli, 19/10/2019]
Des équipes de volontaires très organisées maintiennent la place propre, et s'assurent qu'il n'y ait pas de problème. [Tripoli, 19/10/2019]
Ce vieux bâtiment abandonné en arrière plan servait avant le début de la révolution de supports pour des portraits géants de Saad Hariri ou d'autres hommes politiques liés au Courant du Futur. La ville à majorité sunnite a longtemps été un bastion du premier ministre. Ces portraits ont tous été enlevés le 17 au soir. Seul restait le matin du 18 un portrait de Rafiq Hariri, père de Saad Hariri, mort dans un attenant en 2005. Celui-ci a été enlevé dans la journée. [Tripoli, 19/10/2019]
[Tripoli, 19/10/2019]
Le masque de Guy Fawkes, popularisé il y a quelques années par le film V for Vendetta, est très présent dans les manifestations à Tripoli. [Tripoli, 19/10/2019]
À partir du 19 octobre, la mobilisation sur la place el-Nour a pris l’allure d’une gigantesque fête. Dans l'après-midi, plusieurs camions avec des sonos se sont installés tout autour de la place, alternant slogans politiques, prises de parole individuelles et musique. [Tripoli, 19/10/2019]
[Tripoli, 19/10/2019]
La fête s'est poursuivie jusque tard dans la nuit, en présence d'un DJ qui a installé son matériel sur un balcon au-dessus de la place el-Nour. [Tripoli, 19/10/2019]
Le quatrième jour de mobilisation, c'est une foule énorme qui a investi la place el-Nour. Fait rarissime pour le Liban, les partis politiques et leurs drapeaux sont absents alors que le drapeau national est omniprésent. Des drapeaux blanc et rouge ornés du cèdre libanais sont disposés tout autour de la place. [Tripoli, 20/10/2019]
[Tripoli, 20/10/2019]
[Tripoli, 20/10/2019]
Tous les espaces sont pris d'assaut par les manifestants et les curieux, même en hauteur: balcons, rebords au dessus des magasins, toits des immeubles. [Tripoli, 20/10/2019]
Des barrages sont organisés depuis le début du mouvement sur les grands axes routiers, en particulier sur l'autoroute le long du littoral, et même parfois sur les routes secondaires. Parfois, les barrages sont élaborés (voitures, rochers, sables, ...), ailleurs ce sont de simples pneus surveillés par des riverains, comme ici sur la route de Tripoli à Kousba, à hauteur de Ras Masqa. [Ras Masqa, 21/10/2019]
Lundi 21 octobre, les 72 heures que s'étaient données le premier ministre Saad Hariri pour proposer des réformes au nom de son gouvernement se sont écoulées. Il a fait un discours dans lesquels il propose un certain nombre de réformes. Celles-ci sont cependant jugées largement insuffisantes par la population, et Tripoli, ville pourtant autrefois acquise au Courant du Futur dirigé par Saad Hariri, ne décolère pas. [Tripoli, 21/10/2019]
Le seul drapeau qui fait ponctuellement son apparition, en dehors du drapeau national, est celui de l'armée. L'armée est très populaire au Liban, et les signes de fraternisation entre la troupe et les révolutionnaires ont été nombreux et mis en exergue dans la presse et les réseaux sociaux. Cependant, l'armée s'est aussi montrée violente à plusieurs reprises envers les manifestants, notamment lorsqu'elle a reçu l'ordre de dégager les routes bloquées. [Tripoli, 21/10/2019]
Sur la place el-Nour, cette affiche est apparue après quelques jours, sa légende : « Nous jurons par Dieu tout puissant de rester unis » est accompagné des hashtags populaires sur les réseaux sociaux : « ثورة# » (« Révolution ») et « لبنان_يتنفض# » ( « Liban_Soulèvement » )[Tripoli, 24/10/2019]
Quelques tentes avec des activités et des petits commerçants sont apparus tout autour de la place, vendant boissons, nourriture, et drapeaux libanais. [Tripoli, 24/10/2019]
A l'extrémité ouest de la place, sur un terre-plein, des tentes sont installés par des universitaires qui organisent des discussions sur des thèmes politiques. Le but affiché est de penser collectivement la suite de la révolution. Ici une discussion de l'« école des émeutiers » ( « مدرسة المشاغبين » ) qui est l'une de ces initiatives [Tripoli, 24/10/2019]
[Tripoli, 24/10/2019]